Grand référendaire de la Chambre des pairs du 4 juin 1814 au 19 mars 1815 et du 8 juillet 1815 au 20 septembre 1834.
    Nommé lors de la première Restauration, il redevient membre de la Chambre de la seconde Restauration après la période des Cent-jours.
    Nommé Grand référendaire honoraire par l'ordonnance du 20 septembre 1834.

Pair de France  (Extrait du Dictionnaire des Parlementaires français « Robert et Cougny » (1889-1891))

Pair de France

SÉMONVILLE (CHARLES-LOUIS HUGUET, MARQUIS DE), membre du Sénat conservateur et pair de France, né à Paris le 1er juillet 1759, mort à Paris le 11 avril 1839, fils de Huguet de Montaran, commis du cabinet de Louis XV, fut reçu, à 19 ans, conseiller au parlement de Paris et, comme tel, réclama, des 1786, dans un discours remarqué, la convocation des Etats Généraux. Elu député suppléant de Paris à l'Assemblée nationale, il ne fut pas appelé à y siéger, et se lia avec Mirabeau, dont il devint le compagnon de plaisirs, et dont il prépara, avec Talon, la défection en faveur de la cour. Le ministre de Montmorin l'envoya en mission à Bruxelles, au moment de la lutte de la Belgique contre l'Autriche (1790), puis le chargea (août 1791) de représenter la France auprès de la république de Gênes. Bientôt après (1792) l'ambassade de Constantinople lui fut confiée, La frégate qui devait l'y transporter avait ordre de relâcher d'abord en Corse; c'est là que Sémonville eut occasion de connaître le capitaine Bonaparte. Il se trouvait encore en Corse lorsqu'il fut l'objet d'une dénonciation: il se rendit sur le champ à Paris pour se justifier et y réussit si bien que Danton lui confia, dit-on, une mission secrète qui avait pour but de sauver la reine et le Dauphin, encore détenus au Temple. Le cabinet de Vienne ne répondit à ces propositions qu'en faisant enlever le négociateur sur le territoire des Grisons, où il se trouvait alors, et en le faisant jeter dans les cachots de Mantoue, puis de Kufstein. Il resta plusieurs années en prison, et fut échangé, en 1795, contre la fille de Louis XVI. Sémonville ne fut pas employé officiellement par le Directoire ; mais Barras le chargea, après le 18 fructidor, de ses négociations avec Louis XVIII. A la suite de la journée du 18 brumaire, Bonaparte l'appela au conseil d'Etat, et le nomma ambassadeur à la Haye. Puis il le fit membre de la Légion d'honneur (9 vendémiaire an XII), et commandeur de l'ordre (25 prairial). Le 12 pluviôse au XIII, M. de Sémonville entra au Sénat, fut créé comte de l'empire le 8 mai 1808, et fut pourvu de la sénatorerie de Bourges (1809). La même année il fut chargé de proposer au Sénat la réunion de la Toscane, puis celle de la Hollande à la France. Nommé, à la fin de 1813, commissaire extraordinaire dans la treizième division militaire (Bourges), il y prit les mesures de sûreté publique exigées par la situation. Après la prise de Paris en 1814, il s'empressa d'adhérer, comme tous ses collègues, à la déchéance de Napoléon. Toutefois il fit adopter l'ordre du jour pur et simple sur une lettre par laquelle l'empereur Alexandre notifiait à ce corps d'avoir à réhabiliter solennellement la mémoire de Moreau. Louis XVIII comprit M. de Sémonville au nombre des membres de la Chambre des pairs instituée par la nouvelle Charte, et l'appela en outre aux fonctions de grand référendaire de cette assemblée, avec un traitement de 80,000 francs. Pendant les Cent-jours, Sémonville repoussa les avances qui lui furent faites par Napoléon et resta dans ses terres jusqu'au moment où la seconde Restauration lui permit de revenir s'installer au Luxembourg, où le roi allait souvent le visiter. Il monta d'ailleurs rarement à la tribune, se réservant pour les discussions particulières, dans lesquelles triomphait son esprit de conversation. Talleyrand l'appelait « le vieux chat », et c'est de lui qu'il disait : « Quel intérêt Sémonville peut-il bien avoir aujourd'hui à être malade ? » La souplesse de ses principes ne l'empêcha pas de faire entendre parfois aux ministres de dures vérités: bien que l'opposition lui reprochât souvent la magnifique sinécure que le gouvernement lui avait octroyée, l'opinion publique lui sut gré d'avoir renvoyé avec éclat une invitation de M. d'Apponyi, ambassadeur d'Autriche, qui venait d'essayer d'enlever à quelques maréchaux de France les noms et les titres italiens qu'ils devaient à leurs victoires. Après la publication des Ordonnances de juillet, M. de Sémonville essaya d'éclairer Charles X sur les dangers que courait le trône. Il gagna Saint-Cloud, en compagnie de M. d'Argent, et eut avec le roi un long et pressant entretien dont le résultat fut la convocation du conseil et le retrait des Ordonnances. On sait comment ces tardifs efforts avortèrent. Sémonville conserva sous le gouvernement de juillet sa place de grand référendaire à la Chambre des pairs ; le 25 juillet 1831, il fit pavoiser la salle des séances de la Chambre des pairs de quarante drapeaux autrichiens envoyés en 1805 par Napoléon au Sénat conservateur, et ménagea ainsi au jeune duc d'Orléans l'occasion d'une belliqueuse allocution. Remplacé, le 31 septembre 1834, dans ses fonctions de grand référendaire par le duc Decazes, il se retira à Versailles dans une maison qu'il y avait récemment acquise, reçut le titre de référendaire honoraire, et partagea avec son successeur les émoluments attachés à la fonction. Il tenait de Louis XVIII le titre de marquis, et avait épousé la veuve du président de Montholon, mère du général.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Charles-Louis Huguet SÉMONVILLE

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